Provocation? Okay...

Je sortais tout juste du poste. J'avais enfin fini ma journée, et je devais rentrer chez moi, espérant pouvoir réviser mon examen qui approchait à grand pas. Et je n'étais pas encore au point, alors j'en avais réellement besoin. Je sortais donc en mettant ma besace correctement, ne regardant pas devant, mais j'entendis alors des coups de feu, deux pour être exact. Je relevais alors la tête très vite cherchant à savoir ce que c'était. Avais-je bien vu Jake ? je n'en étais pas sûre à cet instant. Une fusilade juste de Tenant la bandoulière de ma besace, je me mis alors à courir vers les bruits. A cet instant, j'oubliais complètement que je devrais peut-être prévenir quelqu'un.

J'arrive assez près alors pour voir Jake à terre et blessé. Je lui enlève une balle des fesses et il est troué ailleurs. Je me précipite alors près de lui, enlevant ma besace, je m'agenouille à côté de lui sans faire attention à l'autre personne qui semble partir déjà. Et en me précipitant vers lui, je "l'engueule".

Jake ! Bon sang ! Espèce d'idiot. Je te rafistole et tu recommences.

Je commence déjà à regarder sa blessure. Et ça ne me rassure pas, j'essaie alors de plaisanter. Histoire de ne pas me sentir dépasser parce que se passe. Je m'occupe des morts, même si à la base, je suis doc.

Tu testes mes compétences, c'est ça ?

Profitant que une jeune fille arrive vers Jake, je profita pour me lever, et malgré un boitage intensif, je marchais essayant d'être rapide pour aller dans une autre rue, je réussissais, je le prendrais un autre jour, et je ferais gaffe... J'arrivais dans une rue alors une nouvelle, me laissant tombée contre un mur j'examinai ma plaie, a priori rien de grave, pas d'artère touchée, ouf! le pire a été évité, je chercha dans mes poches un paquet de mouchoirs, puis en prit quelques uns pour faire un garrot autour de la plaie afin que le sang arrête de couler jusqu'à ce que j'arrive chez moi, j'appellerais mon fournisseur de drogue qui est aussi médecin, après tout il me devait bien ça... Je me releva mon appart' devait être a quatre rues...

- Tu me connais. J'adore être blessé!

La blessure continue à saigner abondament malgrè mon poing pratiquement enfoncé dans mon estomac. Maintenant hors de danger, je pose le flingue sur le sol et fait une compression avec ma deuxième main libre.

L'arrivée d'Heaven m'aura marqué d'une nouvelle cicatrice. Deux en peu de jours, pas au même endroit, heureusement... Ma vie est foutue, non pas par la blessure, ça ce n'est rien. Mais parce que mes frères vont très certainement me questionner du pourquoi la présence d'une balle dans mon abdomen. Et là, c'est le drame, impossible de cacher plus longtemps la vérité, et mon passé...

- Sois contente. Tu as un cobaye vivant. Mais cette fois ci, on va à l'hopital!

Tu te vides de ton sang crétin !

Je n'étais pas très sympathique avec lui sur le coup, mais là, même en essayant d'être détachée, je savais pertinamment que je ne pourrais pas l'être. On ne se connaissait peut-être pas beaucoup, mais Jake appartenait encore à la vie contrairement à tous mes autres patients.

Si tu veux arriver en vie à l'hôpital, il faut que tu me fasses confiance. Pourquoi faut-il que tu joues les héros, hein ?

J'ai l'air de plaisanter encore... mais je n'ai pas l'habitude des patients vivants. Et il y a encore beaucoup de choses qui restent théoriques pour moi, surtout pour les vivants. Après tout les morts ne risquent pas de faire une hémoragie. Je prends tout de même mon téléphone, et je demande une ambulance d'urgence. Je regarde alors sa blessure. J'essaie de lui enlever une main, voire les deux. Il faut bien que je regarde.

Laisse moi regarder.

- C'est mon métier. Vu ce que je suis payé, autant bien faire le boulot. A défault d'avoir beaucoup d'argent, j'ai bonne conscience.

Elle me lance un regard noir pendant que je reprends ma respiration. Même si je refuse de l'avouer, je suis mal barré. Mes mains sont recouvertes de sang, tout comme mes habits. Ma vue commence à se troubler.Et je m'étonne moi même à encore faire le débile alors que je suis au seuil de la mort.

Pour finir Léna me demande de la laisser voir la plaie. Première fille avec qui je ne couche pas et qui voit autant de parties de mon corps nues, exceptée ma mère... Oh ma maman! Elle qui croit que je n'ai qu'une balle dans les fesses, je l'imagine déjà ayant une crise cardiaque quand on va lui annoncer une nouvelle balle dans le corps de son fils.

J'enlève mes mains pour que Léna obseve l'étendue des dégats.

- C'est pour aujourd'hui ou pour demain que je vais mourir?

Comme si j'allais te laisser mourir... David et Logan me tueraient.

Pas très joli ce que je vois alors qu'il retire ses mains. Une chose est très imortante, il faut qu'il reste éveillé, autant qu'il me fasse la conversation donc. Mais s'il pouvait ne pas dire que des bêtises. Je remonte un peu mes manches, pour qu'elles ne m'ennuient pas. Je commence alors à m'en occuper, avant qu'il se vide totalement. De toute façon, je ne peux pas faire grand chose avec rien. Je peux déjà retirer la balle, il me ser aplus simple de comprimer la plaie pas la suite. Je suis prête à le faire mais tout de même... je respire un bon coup.

J'espère que tu es moins chochotte que lorsque t'avais une balle dans les fesses.

- Même si je reste en vie, eux... Me tueront ensuite!!

D'avance, je sers les dents. L'extraction de la balle risque de faire mal, bien plus mal que celle plantée dans ma fesse droite. Ca y est, le travail a commencé. Je la sens bouger ses doigts contre ma peau à la recherche de la balle. J'ai déjà perdu beaucoup de sang et en perd encore...

- Ne te dépèche pas surtout!

Laisse-je échapper entre deux souffles.

Continue de parler. Faut que tu restes conscient. T'as qu'à me parler de tes frangins, quand vous étiez petits.

Je ne dis absolument rien sur le fait qu'il a l'impression que je prends mon temps. Franchement je n'aime pas vraiment le fait d'avoir mes doigts dans son corps, mais pas trop le choix. Où est-ce qu'elle est cette fichue balle ? Je cherche... et je finis par la trouver. Je l'attrape entre les deux doigts qui peuvent l'atteindre et je la sors de là. Et à peine je la sors que je comprime sa plaie le plus fortement possible. J'espère que l'ambulance ne va pas tarder.

- Mes franguins? Parlons plus précisément de David...

Aïeee... !! A peine ai-je prononcé le prénom David, que je ressens une vive douleur. Je parie qu'elle a fait exprès de ma faire mal, mais ne lui fais pas remarquer. J'arrête de parler pour reprendre mon souffle pendant qu'elle continue à farfouiller. Au bout d'un certain moment, elle trouve enfin l'objet de sa recherche.

Je l'ai pas fait exprès...

Je tiens à le préciser oui. Je suis quand même inquiète pour lui, il pisse le sang mais le fait que je comprime la plaie l'aidera sûrement à tenir bien plus longtemps. Pourquoi tient-il tant que ça à me parler de David ? On semble si proche que ça ? On se connait à peine depuis une vingtaine de jours, il ne croit quand même pas que son frère et comme lui ?

Pourquoi tu veux à tout prix de David ?

- C'est toi qui m'a dit de parler de mes frères. Et comme tu es plus proche du petit que du grand, je te parle de David. Alors tu me réponds ou... Tu évites la question?

J'aimerais arrêter de parler, ce qui est rare chez moi. Mais je sais que Léna fera tout pour me faire parler, encore et encore. Je sens qu'elle s'inquiète pour moi, tout comme on s'inquiète de la vie d'une personne qui est entrain de perdre son sang.

Ecoute... je sais que c'est pas évident, mais il faut que tu parles. Parce que si tu parles ça veut dire que t'es conscient, et si t'es conscient ça veut dire que t'es vivant. Alors parle moi de toute ce qui te passe par la tête, même de David si tu veux. Mais parle s'il te plait. J'aimerai pas te voir à la morgue pour autre chose qu'une balle dans le cul.

Pour sûr que je m'inquiète. Et j'ai sûrement l'air beaucoup moins détachée que lorsque je m'occupe des morts. Mais c'est parce qu'ils appartiennent au passé, alors que Jake lui est encore dans le présent. Intérieurement je peste contre l'ambulance qui tarde à venir. Lorsqu'ils seront enfin là, il faudra que j'appelle Logan et David... je n'ai cependant pas très envie de leur annoncer à froid que leur frère s'est pris une balle.

Je la laisse se perdre dans son monologue. Et, enfin, quand elle a finit, je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire. Léna à l'air bien plus inquiète que moi je ne le suis sur ma propre vie. Je lève les yeux vers elle, ses mains sont autant recouvertes de sang que les miennes, de même pour ses habits. Alors, pour une fois, je décide à écouter ce que l'on me dit, et je parle.

- T'as pas répondu à ma question.

Laquelle ?

J'essaie de lui sourire aussi, parce que lui me sourit. J'ai perdu un peu le fil en parlant à sa place, alors je ne me rappelle plus de sa question. Et dire que je devais simplement rentrer chez moi et réviser mes cours pour mon examen de fin de semestre. On peut dire que c'est une révision grandeur nature au moins.

Fait-elle semblant de l'avoir oublié ou l'a t-elle vraiment oublié? Quoi qu'il en soit... Elle n'échappera pas à la question!

- Sur Dave...
Comment ca va avec lui?

Elle pourrait me traîter de curieux et me dire que cette histoire ne me regarde pas. Pour autant je ne joue que le rôle d'un grand frère qui s'informe des dernières nouvelles.

Oui, je le dirai bien qu'en effet ce ne sont pas ses affaires, que ça ne le regarde en rien. Mais il n'y a aucun secret là dessus et je peux bien lui répondre après tout.

On se connaît depuis presque trois semaines... qu'est-ce que tu veux que je dise ? C'est un collègue, serviable, mais un collègue.

Je parle et j'entends finalement la sirène d'une ambulance.

Tu vois, ce n'est pas aujourd'hui que tu meurs.

Les ambulanciers arrivent, et descendent, je leur fais un rapide topo, sur la situation, mais j'ai bien peur de ne pas pouvoir faire plus. Je ne peux pas non plus enlever mes mains qui compriment sa plaie. Jake est mis sur un brancard, et je garde mes deux mains bien appuyées sur sa blessure. Le premier ambulancier monte et démarre, le second est derrière avec moi, essayant aussi t'adier Jake au maximum. L'ambulance démarre pour l'hôpital.

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